THE CLUB ON THE AIR

 

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Morning

L'aventure continue !

futur

femme micro

 

MUSICALEMENT VOTRE...

par Michel Barbey

Verser une larme, fût-elle de joie, sur les années où Genève s’est prise pour la Mecque du jazz ? Vous n’y êtes pas : sous la mise en ligne de The Club on the Air se cache une envie folle de présent; un besoin de rencontres, de nouveaux visages, de nouvelles générations avec qui refaire le monde (comme on change de chemise)... au sein d'un réseau sans cookies ni tautologies algorythmiques camouflant les dérives d'exploitation de "marchés sans produits auxquels il manque une clientèle". Tout simplement parce que Daniel Farhi, co-fondateur du mythique club du quai des Forces-Motrices, est un homme d’utopies, brouillé avec la pesanteur du passé, la douce anesthésie du souvenir, l’arrogance des chiffres, tout ce qui fait le quotidien d’un homme d’affaires format standard. Les mirages se méfient du réel, c’est bien connu, et Daniel Farhi a fait le pari pascalien de rendre son importance au rêve seul fondement des choses qui durent.

 

 

 

 

 

Lady Daisy

frappe fort
 

FLASHBACK

 "Le New Morning est trop célèbre pour être fermé"

Guy Fontanet, président du Conseil d'Etat de Genève
La Suisse (1977)

 

Il y a un peu plus de 40 ans, 44 exactement – ce qu’on a un peu oublié – Genève s’est prise pour l’une des capitales mondiales du jazz. L’ascension-surprise, sur les bords du Rhône, d’un petit club au rang d’escale de prédilection de musiciens parmi les plus les prestigieux fut promptement saluée et soutenue par les media, les publics et jusqu’aux autorités. Il n’y a guère qu’en Suisse que les tirs groupés de pétitions citoyennes exigeant la fermeture d’un établissement attirant des foules de noctambules bruyants, incitent le président du Conseil d’Etat en personne, Monsieur Guy Fontanet, à monter au créneau : « Le New Morning est trop célèbre pour être fermé ! » Il s’en est fallu de peu que l’existence du nouveau-né du Quai des Forces Motrices ne soit remise en question. Chapeau la Suisse et merci Genève ! Cela se passait en 1977, dans l’esprit d’ouverture des années 60 et cela avait permis les débuts météoriques d’un club qui revenait de loin…

 

Quatre ans donc avant l'exode parisien de 1981 !

 

 

 

Le Club en 6 pointsQUI SE SOUVIENT DU QUAI DES FORCES-MOTRICES ?

 

force motrice

 

C'est là, dès 1977, que convergeaient tous les soirs des centaines de mélomanes attirés par la drôle de "zone franche" qui s'étirait sur le Quai au pied d'un New Morning  jouant à guichets fermés, toutes faveurs suspendues... sinon celle d'offrir  - à peine atténué  par les grandes baies vitrées du club - l'écho du concert en cours...

Avec ses airs d'oasis déglinguée hors du temps où les années 60 jouaient les prolongations, le Quai était devenu une destination prisée des amateurs d'évasion  et de dépaysement sur place. Tout y était prétexte à d'improbables échanges entre notables en jeans au pli impeccable et marginaux du quartier : musiciens de rue, groupies aux pieds nus, bouquinistes et autres poètes insomniaques rasant les murs en quête d'un peu d'Orient... - des univers réunis par une passion commune pour la musique improvisée.