THE CLUB ON THE AIR

 

 

JOE ZAWINUL

Ne vous fiez pas à la silhouette chaloupée de paysan tyrolien de Joe Zawinul : ce surdoué est un des personnages clé de la musique depuis le milieu des années soixante et l’un des rares européens à qui les Etats Unis ont donné la nationalité américaine pour ne pas risquer de le perdre. Viennois de naissance, Joe a grandit dans l’Autriche endoctrinée du 3ème Reich, coupée du monde. A 6 ans, il est accordéoniste ; à 12 ans, brillant pianiste classique il est conquis par les émissions de radio des bases américaines.  La cause est entendue : Joe sera jazzman plutôt que concertiste. En attendant les premiers disques de Charlie Parker et d'Art Tatum (introuvables en Europe jusqu’en 1956 ...), Glenn Miller et le Jazz at the Philharmonics  entretiennent sa fascination pour le Jazz. La découverte du swing et de la joie de vivre des noirs américains dans le film « Stormy Weather » (qu’il a vu 50 fois !) est le choc de sa vie. Il ne rêve plus que de « partir là-bas jouer avec les plus grands ». C’est exactement ce qui se passera. Quelques jours avant la fin de sa bourse à Berklee, obtenue de haute lutte, il remplace le pianiste d'Ella dans le club de George Wien à Boston. Jake Hannah, le batteur du trio appelle sur le champ Maynard Ferguson : « Ce type est trop doué pour le laisser partir ! ». Joe ne repartira pas. Maynard qui deviendra son mentor et son ami l’engage, lui obtient permis de travail, carte verte, etc. Après 4 années dans le big band de Maynard, Joe accompagne Dinah Washington. Puis c’est la rencontre décisive avec Connonball Adderley. Le swing « jazzy-soul » de Joe fera merveille neuf ans durant dans l’orchestre de Cannonball dont il parle encore avec émotion, trente ans après sa mort. Influence des maîtres autrichiens contemporains comme Alban Berg ? - Joe a toujours été attiré par les sons nouveaux, électroniques. Miles Davis l’engage, il compose pour lui « Bitches’ Brew », lui inspire "In A Silent Way" (!) avant de fonder avec le saxophoniste Wayne Shorter «Weather Report », le groupe phare du « jazz-rock » qui fait fureur aux 4 coins du monde jusqu’en 1985. Depuis, Joe avait repris la route avec son « Zawinul Syndicate ». Entouré des meilleurs jeunes instrumentistes des 5 continents, cet alchimiste des sons, grand maître toutes catégories des claviers n'a cessé d’enrichir sa musique, ouverte à toutes les cultures du monde.

(df)

 

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